Saint-Vivien et L’Houmeau, dans l’agglomération de La Rochelle, disposent désormais de deux nouveaux capteurs destinés à mesurer les concentrations de pesticides dans l’air. Mis en service ce lundi par ATMO Nouvelle-Aquitaine, l’observatoire régional de la qualité de l’air, ces dispositifs répondent à une inquiétude grandissante concernant un nombre anormalement élevé de cancers pédiatriques dans la zone.
Ces communes rejoignent Montroy et Saint-Rogatien, déjà connues pour des chiffres de cancers infantiles préoccupants. Une étude épidémiologique, financée par la Ligue contre le cancer et publiée en mars, avait révélé cinq cas de cancers pédiatriques à Saint-Vivien, contre 1,1 attendu statistiquement. L’Houmeau, bien que moins touchée, affichait également des chiffres inquiétants.
À la demande de la communauté d’agglomération de La Rochelle, qui finance l’opération, ATMO Nouvelle-Aquitaine a installé ces deux capteurs supplémentaires afin de mesurer les pesticides dans l’air – alors que la réglementation française ne les surveille officiellement que dans l’eau et les aliments. Les mesures, débutées ce lundi, se poursuivront jusqu’au 15 décembre, avec neuf prélèvements par semaine. Les résultats seront connus début été 2026, le temps nécessaire à leur analyse.
Ces capteurs viennent compléter celui déjà installé à Montroy depuis 2021. À cette époque, Montroy avait enregistré les concentrations les plus élevées de prosulfocarbe en France, ce qui avait suscité de vives inquiétudes dans une région déjà marquée par des cancers pédiatriques anormalement nombreux. Audrey Chataing, ingénieure d’études à ATMO Nouvelle-Aquitaine, précise que ces nouveaux dispositifs permettront de « vérifier s’il existe une problématique réelle liée aux pesticides dans l’air sur ces deux communes ».