Le tribunal judiciaire de La Rochelle a placé jeudi dernier l’association Hermione-La Fayette en redressement judiciaire, avec une période d’observation de six mois. L’objectif : donner du temps pour réunir de nouveaux financements et poursuivre les coûteux travaux de sauvetage du célèbre trois-mâts, actuellement en rénovation dans le port de Bayonne.
Une coque rongée par un champignon
Réplique de la frégate de La Fayette, reconstruite à Rochefort après 18 ans de chantier, L’Hermione avait été mise à l’eau en 2012 et avait déjà coûté 25 millions d’euros. Mais en septembre 2021, la découverte d’un champignon rongeant sa coque a changé le destin du navire.
D’importants travaux ont été engagés à Bayonne, au Pays Basque, pour sauver le trois-mâts. Seulement, les dégâts se sont révélés bien plus lourds que prévu. Le budget est rapidement monté à 10 millions d’euros, alors que l’association n’a réussi à en collecter que la moitié, malgré plusieurs campagnes d’appels aux dons.
Une « mesure positive » selon l’association
Si la décision de justice pourrait inquiéter, l’association Hermione-La Fayette insiste sur son aspect « positif ». « Le Tribunal considère qu’une poursuite du projet est encore possible. Il donne donc du temps et toutes ses chances à l’association pour mener à bien son plan de redressement », souligne-t-elle dans un communiqué publié mardi.
L’appel aux dons est donc relancé, en direction des citoyens, entreprises, mécènes, collectivités et de l’État. L’association précise que la dernière campagne, lancée en mai dernier, a permis de récolter 500 000 euros supplémentaires.
Un horizon : les Jeux Olympiques de 2028
L’Hermione pourrait-elle un jour retrouver son port d’attache de Rochefort et reprendre la mer ? L’association veut y croire. Elle évoque même une échéance symbolique : les Jeux Olympiques de Los Angeles, en 2028.
L’idée serait de refaire le voyage vers les États-Unis, comme en 2015, lorsque la frégate avait rallié New York sur les traces du marquis de La Fayette, parti soutenir les insurgés américains à la fin du XVIIIe siècle. L’Hermione pourrait alors endosser « le rôle de navire-passeur, reliant symboliquement la France et les États-Unis ».
